Le vacillement comme lieu d’éveil – Une lecture équilibricienne du monde contemporain
Le vacillement comme lieu d’éveil – Une lecture équilibricienne du monde contemporain
L’époque actuelle n’est ni le chaos, ni l’ordre,
mais le lieu d’un vacillement. Un entre-deux souvent mal nommé, mal vécu,
parfois redouté, mais profondément fertile. C’est précisément dans cet
interstice mouvant que se loge l’essence de l’équilibrisme.
Nous sommes, aujourd’hui, suspendus entre des pôles
qui se heurtent : le local et le global, l’urgence écologique et la frénésie
économique, la liberté individuelle et les contraintes collectives. Trop
souvent, les discours cherchent à trancher, à choisir un camp, à forcer
unilatéralement l’avenir. Mais l’équilibricien, lui, ne choisit pas un bord
contre un autre. Il choisit la tension, non comme une déchirure, mais comme une
vibration. Il s’y tient droit, souple, éveillé.
Être équilibricien, c’est apprendre à penser depuis
le seuil — à habiter l’instabilité non comme une faiblesse, mais comme une
chance. Car l’équilibre n’est jamais une immobilité, mais un mouvement
maîtrisé. Ce n’est pas l’évitement du désordre, mais sa traversée consciente.
Le funambule ne nie pas le vide : il le regarde en face, avec une calme
intensité. Il avance, non par certitude, mais par écoute. L’équilibrisme est
une philosophie du lien — entre les contraires, entre les êtres, entre les
temps.
Face à l’accélération du monde, à ses dogmes
technologiques ou identitaires, l’équilibrisme propose une posture radicalement
simple : ralentir pour ressentir, relier pour comprendre. Non pas fuir le
monde, mais y plonger avec discernement. Non pas imposer des vérités, mais
cultiver la justesse.
Il ne s’agit donc pas de trouver une réponse
définitive au déséquilibre, mais de devenir un être capable de danser avec lui.
Par Henri Barbeau-Blanche, créateur de la philosophie de
l’Équilibrisme
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