Au bord du gouffre — méditation d’un équilibricien
Au bord du gouffre — méditation d’un équilibricien
Par Henri Barbeblanche
Je parle depuis ce silence profond que seule la clarté douloureuse peut
engendrer.
Le monde flambe, et ce ne sont plus seulement les champs et les villes,
mais les cœurs, les consciences, les liens entre les êtres qui partent en
cendres.
Je vois Israël. Je vois l’Iran.
Et je vois surtout ce qui s’interpose entre eux : un précipice.
Un vide nourri depuis des générations de peurs, d’humiliations, d’orgueils
blessés,
et de volontés d’avoir raison plutôt que de reconnaître l’autre.
Les armes ne sont plus seulement entre les mains des soldats.
Elles sont dans les discours, dans les mémoires conditionnées, dans les
identités construites
comme des forteresses infranchissables.
Mais, moi, en tant qu’équilibricien, je ne cherche pas un camp à soutenir.
Je ne cherche même pas une solution.
Je cherche le souffle.
Ce souffle primordial que nous avons oublié.
Ce souffle qui précède les mots, les noms, les drapeaux, les titres.
Ce souffle qui unit l’enfant qui naît à Gaza à celui qui naît à Téhéran,
à celui qui naît à Tel-Aviv, à Paris, à Bamako ou à Tokyo.
Nous sommes une seule humanité, divisée par des illusions entretenues,
par des pouvoirs qui ne se nourrissent que de conflit.
Mais ce n’est pas une fatalité.
L’équilibre ne se décrète pas. Il s’incarne.
Il commence par une lenteur choisie,
par un souffle repris,
par un regard soutenu,
par une guerre refusée — non par lâcheté, mais par intégrité.
Ce monde court vers sa propre fin,
non parce qu’il est mauvais,
mais parce qu’il est inconscient de sa propre grandeur.
Nous avons technologiquement grandi,
mais nous sommes spirituellement restés enfants.
Et des enfants armés de bombes font toujours de mauvais héritiers pour la
Terre.
Je ne viens pas dénoncer.
Je viens appeler.
Appeler les consciences encore vives à se rallier à ce souffle perdu.
Appeler les dirigeants encore humains à ne pas laisser leur pouvoir devenir
un tombeau.
Appeler les peuples à se souvenir que l’ennemi est une fabrication.
Que l’autre n’est pas une menace mais un miroir.
Et que l’équilibre n’est pas neutralité, mais courage de ne pas répondre à
la haine par la haine.
Peut-être que nous sommes au bord du gouffre.
Oui.
Mais parfois, au bord du gouffre naît le pas en arrière.
Celui du discernement.
Celui de la responsabilité.
Celui du souffle retrouvé.
Et si nous devons disparaître,
alors que ce soit en ayant essayé d’aimer,
non en ayant cherché à dominer.
Moi, Henri Barbeau-Blanche,
je crois encore à cette étincelle-là.
Et j’offre ce mot comme un caillou blanc
sur le chemin de l’humanité égarée
Henri BarbeBlanche
Philosophe de l’équilibre humain
Créateur de
l’Équilibrisme
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